La Nutrition Fonctionnelle Adaptative : une approche basée sur la relation gènes / environnement
Aux origines de la Nutrition Fonctionnelle Adaptative, il y a le désir transdisciplinaire d'inscrire la santé dans une approche méthodologique complémentaire des pratiques médicales et paramédicales.
La méthodologie NFA est l'ensemble des méthodes scientifiques destinées à harmoniser la relation gènes / environnement d'un individu dans un objectif de santé.
Elle intègre plusieurs disciplines de :
Prévention des risques chimiques et microbiologiques,
Neurosciences cognitives et sociales,
Sciences de la nutrition.
SOMMAIRE
L'ADN DE LA NUTRITION FONCTIONNELLE ADAPTATIVE : LES ORIGINES SCIENTIFIQUES
Exposome, génome et signalosome
La santé d’un organisme vivant dépend de deux grandes composantes, reliées l’une à l’autre :
Le génome lié au caractère génétique de l’individu acquis dès sa conception, mais dépendant de ses conditions d’expression,
L’exposome lié à l’environnement dans lequel il vit et a vécu, c'est-à-dire aux conditions de vie durant son existence toute entière (depuis sa conception) qui déterminent un ensemble de facteurs environnementaux.
Le signalosome, lien biochimique ou biosignature entre l’exposome et l’expression du génome pouvant donner lieu à des effets sur la santé à plus ou moins long terme notamment quand l’impact est précoce.
En effet, l’expression du génome détermine le phénotype mais également l’ensemble des capacités fonctionnelles d’un organisme notamment ses capacités adaptatives.
Le maillon de compréhension entre le génome et l’exposome (pollution, alimentation, infections microbiologiques, facteurs psycho-sociaux etc.), est l’ensemble des modifications épigénétiques et transcriptionnelles permettant de faire varier l’expression des gènes (notion de plasticité ou d'adaptabilité de l’expression génique).
Au delà d'un seuil d'adaptabilité individu-dépendant, les réponses biologiques fonctionnelles adaptatives deviennent inadaptées voire lésionnelles (tissulaires ou organiques).
Santé environnementale et médecine environnementale
Depuis son émergence en 2005, le concept d’exposome a suscité de nombreux travaux de recherche s’inscrivant dans un continuum de questions à la science quant au rôle des facteurs environnementaux dans le développement des pathologies chroniques.
Pathologies chroniques qui, au cours des dernières décennies, se sont hissées au premier rang des causes de mortalité dans les pays développés malgré les nombreux plans de santé successifs.
Une vision à plus long terme a pourtant déjà été développée à travers :
Le domaine de la santé environnementale dont les objectifs sont :
D’établir des liens entre l’environnement et les maladies,
De diffuser au plus grand nombre, des conseils de réduction des comportements à risque (risques psycho-sociaux, de sédentarité, d’exposition aux susbtances chimiques néfastes etc.).
Le domaine de la médecine environnementale dont les objectifs sont :
D’identifier des biomarqueurs précoces de l’impact des polluants, d'infections ou de comportement sur un organisme,
D’identifier les mécanismes d’action potentiels ou avérés,
D’intervenir de façon objectivée en prévention croisée et/ou sur les effets induits.
En médecine environnementale, l’exposome, souvent entendu comme l’environnement externe, pourra donner lieu à des :
Biomarqueurs d’exposition ou d’infection souvent considérés comme l’exposome interne,
Réponses biologiques fonctionnelles qui se veulent adaptatives mais pouvant devenir inadaptées : c’est le temps d’expertise de la médecine dite fonctionnelle,
Effets sur la santé dans un premier temps fonctionnels puis lorsque les capacités fonctionnelles sont dépassées, des réponses tissulaires ou organiques : c’est alors le temps de la médecine conventionnelle telle qu'elle est enseignée et pratiquée aujourd'hui dans les pays occidentaux.
(Intégration de l’exposome dans les travaux de l’ANSES. Avis de l’ANSES. Rapport du Conseil scientifique. Mars 2023. 210p.)
LA NUTRITION FONCTIONNELLE ADAPTATIVE : UNE APPROCHE ÉTIOLOGIQUE, SÉCURE, DURABLE ET COMPLÉMENTAIRE
Qu'est-ce qu'une approche étiologique ?
L’approche de Nutrition Fonctionnelle Adaptative®, adaptée des fondements épidémiologiques et étiologiques de la médecine environnementale, inclut l’exploration méthodique :
Des composantes de l’exposome,
De l’expression du génome (nutrigénomique),
Du signalosome d’un individu (ensemble des biomarqueurs d’exposition et d’infection puis ensemble des réponses adaptatives moléculaires sur le plan immunologique, neuroendocrine ou encore métabolique).
Exemple de déficit en folates :
Dans ce cas, l'approche de NFA ne se restreint pas uniquement à un conseil de supplémentation quantitative pouvant déboucher sur un risque d'apport excessif.
Elle intègre, grâce à la connaissances des facteurs de risque et des mécanismes cellulaires du métabolisme monocarboné dans son ensemble (one carbone cycle incluant le cycle des folates et celui de la méthionine), du recyclage de l'homocystéine, et de la voie de la transsulfuration :
Les origines de l'anomalie, par exemple d'anémie macrocytaire, pour les corriger de façon durable (aliments contributeurs, déplétions médicamenteuses, polymorphisme génétique),
Les liens réciproques entre les différents acteurs nutritionnels (ce qui permet un usage raisonné des plus petites doses utiles notamment en termes de supplémentation d'acide folique ou de méthylfolates),
Les conséquences autres que l'anomalie étudiée en l'occurrence l'anémie macrocytaire sur les schémas de méthylation (risque épigénétique), le déficit en glutathion (risque accru de stress oxydatif), l'augmentation de l'homocystéine etc.
Ainsi une approche étiologique suppose d'être méthodique !
Qu'est-ce qu'une approche sécure et durable ?
L’approche de Nutrition Fonctionnelle Adaptative®, adaptée des fondements d'évaluation de gestion des risques de la médecine environnementale et foncièrement fondée sur des données modernes et intégrées :
Respecte la physiologie du vivant,
Repose sur une solide connaissance de la physiopathologie,
Débouche sur des conseils personnalisés, sécures et durables qui ne relèvent pas d’une approche substitutive, alternative ou d’allopathie verte.
(Données intégrées IAT Integrated Approaches to Testing and Assessment et voies de signalisation AOP Adverse Outcome Pathway)
Exemple de signes d'hypofonctionnement thyroïdien :
Dans ce cas, l'approche de Nutrition Fonctionnelle Adaptative respecte les recommandations de diagnostic en cascade de la HAS.
Elle n'encourage pas à tout prix des explorations biologiques, parfois biaisées (et surtout mal interprétées), qui amènent à des surdiagnotics d'"hypothyroïdie" et à une approche hormonale substitutive ou phytothérapeutique à bénéfice / risque négatif en raison du risque immunitaire "naturel" de thyroïdite et des mécanismes de rétrocontroles sur l'axe hypothalamo-hypophysaire.
L'étude de la relation gènes / environnement impliquant la maitrise de l'exploration et de la correction des paramètres de nutrigénomique est au coeur de la notion d'imprégnation hormonale (connaissances du fonctionnement des récepteurs nucléaires) qui constitue notre première marche de travail méthodique, sécure et compatible avec un traitement en cours, pour une amélioration durable de la fonction thyroïdienne.
Ainsi une approche sécure et durable suppose des connaissances non pas théoriques mais physiologiques !
Qu'est-ce qu'une approche complémentaire ?
Au final, l’approche de Nutrition Fonctionnelle Adaptative® est une intervention totalement complémentaire et respectueuse des pratiques médicales conventionnelles et diététiques.
En termes d'interventions, elle répertorie et s'appuie sur l'utilisation des meilleures données de la recherche clinique quand elles existent (EBM "Evidence-based medicine") et tient compte des interactions médicamenteuses.
Que ce soit dans la démarche relative à l'alimentation tout autant que dans la supplémentation, l'observance du bénéfice / risque reste un pilier de notre méthodologie, tant en prévention qu'en accompagnement de dysfonctionnements ou maladies chroniques.
Exemple à propos de la systématisation de l'utilisation de Berbérine dans une problématique d'anomalies de régulation du glucose :
Dans ce cas, le praticien formé à la Nutrition Fonctionnelle Adaptative considérera la notion de bénéfice / risque au regard, bien entendu, des doses utilisées (doses pharmacologiques selon l'ANSES au-delà de 400 mg) mais également des protocoles prolongés ou incompatibles avec l'état de santé ou l'objectif du patient.
Ceci, lui permettra un choix éclairé de sélection de la supplémentation, en tenant compte de l'impact de cet alcaloïde sur :
La chaîne respiratoire mitochondriale (risque de blocage, à déconseiller en cas de fatigue chronique préexistante ou de baisse de qualité des gamètes dans un projet de conception),
La réceptivité endométriale en cas d'échec d'implantation embryonnaire (risque de cytotoxicité dès 5 mg / kg selon les modèles animaux, à déconseiller en cas de parcours médicalement assisté PMA et en cas de SOPK respecter des petites doses de 1 mg / kg pour atteindre une plafond bénéfices/risques adapté),
Le niveau d'insulinosécrétion (risque dose-dépendant pour la fonctionnalité pancréatique à terme, la berbérine n'est pas toujours à conseiller si l'insulinosécrétion est déjà basse).
Ainsi une approche complémentaire suppose de "primum non nocere" !
« Le voyage vers un avenir différent doit commencer par définir le problème différemment de ce que nous avons fait jusqu’à présent »
Théo Colborn, professeur de zoologie, spécialiste en Santé environnementale, fondatrice de Endocrine Disruption Exchange (TEDx), « Our stolen futur » édité en 1997.
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Marie-I. LODATO
Formatrice en Santé et médecine environnementale, Nutraceutiques et Plantes médicinales
Co-Responsable pédagogique Oreka Formation
Co-Conceptrice de la Nutrition Fonctionnelle Adaptative
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